Meyras - La Grand Rue - ©S.BUGNON
Meyras - Eglise Saint Etienne - ©ARG
Meyras - Eglise Saint Etienne - ©S.BUGNON
Meyras - La Grand Rue - ©S.BUGNON
Meyras - Le village - ©on-visit.com
Meyras - ©Pegoraro
Meyras - ©Demangeon
Meyras sous la neige
Meyras - Relais des Muletiers - ©S.BUGNON

Nature et volcans

C'est au pays des Jeunes Volcans d'Ardèche que se rattache le volcanisme de la commune de Meyras.
 

Photo 1
Photo 1



Nous avons ici la partie centrale de la vue offerte depuis l'épingle de la RD 26 (arrêt N°1). On reconnaît parfaitement le volcan du Souilhol dont le flanc gauche s'offre ici au regard. On devine l'égueulement, ouvert en direction de la vallée du Lignon. En portant le regard vers la confluence Ardèche – Lignon, on peut admirer le front d'érosion qui affecte la coulée, émise dans la vallée du Lignon, venue mourir à Pont de Labeaume.
 


AFFOUILLEMENT SOUS-BASALTIQUE (Site de l'office du Tourisme, Meyras)
Ce point de vue (arrêt N° 3) permet de comprendre pourquoi les coulées basaltiques " de vallées " reculent rapidement du fait de " l'affouillement " des alluvions sous-basaltiques à l'occasion de chaque crue.
 
Photo 2
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Photo 3
Photo 3


CORDONS DE GALETS CONSOLIDÉS (Rive droite de l'ArdÈche, Neyrac).                    
Nous voyons sur ce cliché que les alluvions sous-basaltiques ont localement reculé moins vite que la falaise basaltique. Ceci est la conséquence de la cimentation naturelle des galets par les eaux chargées en carbonate de chaux.
 



TUFS CALCAIRES, NEYRAC(Point d'ARRÊT N° 4)
La combinaison du gaz carbonique, émis en grande quantité au niveau du maar Doris, et du calcium libéré par l'altération des minéraux du volcanisme (sous forme de CaO), conduit à la formation de tufs calcaires (CaCO3).
 
Photo 4
Photo 4
Photo 5
Photo 5



LE MAAR DORIS (Vue depuis la route de crête Meyras-Thueyts)
Sur cette photo, prise au téléobjectif depuis la route de crête reliant Meyras à Thueyts, le cratère du maar Doris apparaît parfaitement. On distingue par ailleurs le nouvel établissement thermal ainsi, qu'au premier plan, l'hôtel du Levant.
 


BOMBE BASALTIQUE (Lèvre du cratère du Souilhol)
La surface, en " croûte de pain ", et la forme générale de la bombe (elle épouse celle du substratum sur lequel s'est effectué l'impact) donnent d'utiles indications sur l'état physique du matériel au moment de l'impact.

 
Photo 7
Photo 7
Photo 8
Photo 8



LA PLUS GROSSE BOMBE BASALTIQUE (pays des jeunes volcans d’Ardèche)
Cette bombe (lèvre du cratère du Souilhol) présente un aspect vaguement fuselé et pèse vraisemblablement sept à dix tonnes. On comprend qu'elle ait à peine franchi la lèvre du cratère.

 



VOLCAN DU SOUILHOL, MEYRAS" TWISTED RIBBON BOMBS
C'est une superbe " fontaine de lave " qui, voici guère plus de 10.000 ans, jaillissait à l'emplacement du " spatter rempart " du sommet du Souilhol. La température d'émission, particulièrement élevée, a joué un rôle déterminant dans la forme prise par ces projections.
 
Photo 10
Photo 10

Cadre général et âge du volcanisme de Meyras

C'est au pays des Jeunes Volcans d'Ardèche que se rattache le volcanisme de la commune de Meyras. Le volcan du Souilhol et ses deux coulées ainsi que le maar Doris (site de la station thermale), se rattachent en effet au dernier épisode éruptif (peut-être âge de guère plus de 10.000 ans) ayant affecté le Bas Vivarais.
Le volcan du Souilhol, situé sur la crête localisée dans la confluence entre Ardèche et Lignon, domine la station thermale de Neyrac. Il s'agit d'un cratère égueulé ayant émis deux coulées basaltiques. La première coulée est sortie par le cratère regardant en direction du Lignon et a successivement rempli les vallées du Lignon et de l'Ardèche (jusqu'à Pont de Labeaume). Une autre coulée a contourné Neyrac Haut après s'être échappée à la faveur d'une fracture affectant le socle.
Le maar Doris, reconnu voici peu, correspond très exactement au site de la station thermale. Il joue indubitablement un rôle essentiel dans la localisation des sources ayant favorisé l'implantation du site thermal. Le maar joue par ailleurs le rôle d'un puits naturel qui piège les eaux tant d'origine proche que lointaine. Le gaz carbonique, émis dans ce piège naturel, ajoute au cachet particulier de Neyrac dont la mofette était, dit-on, déjà connue des romains.

1 - L'Épingle de la RD 26 (arrêt 1)
Peu après avoir quitté le centre de Meyras, quelques centaines de mètres avant d'atteindre la RN 102, on fera un arrêt dans l'épingle de la RD 26 où un élargissement de la chaussée autorise le stationnement de plusieurs véhicules (voire d'un autocar). De là il est possible d'observer à loisir un large tronçon de la vallée de l'Ardèche depuis la Gravenne de Thueyts jusqu'à Pont de Labeaume. On remarque en particulier, en portant le regard de l'amont vers l'aval : le site de la station thermale (l'œil averti reconnaîtra le cratère du maar Doris), le volcan strombolien du Souilhol (Photo 1), la puissante coulée basaltique émise par celui-ci dans la vallée du Lignon. Cette dernière a ensuite rejoint le lit de l'Ardèche pour venir mourir à Pont de Labeaume où elle repose sur la coulée venue du maar du Ray-Pic.

2 - Le secteur de l'office du tourisme (arrêts 3 à 5)
2.1 La morphologie des coulées, vraie colonnade et entablement
La coulée basaltique, sur laquelle se situe le parking de l'office du tourisme, permet de se livrer à plusieurs observations (arrêt N° 3). Bien que l'ensemble soit assez puissant, de l'ordre de 11 mètres, la vraie colonnade est de faible épaisseur (# 1 mètre). Elle est remarquablement bien prismée et surmontée d'un puissant entablement constituant l'essentiel de la falaise. Cette coulée offre la possibilité de bien rendre compte des différences entre vraie colonnade et entablement. La première est parfaitement prismée et correspond à ce que l'on qualifie également "d'orgues basaltiques" alors que la seconde présente une prismation beaucoup plus anarchique.

2.2 - Les alluvions sous-basaltiques, leur rôle dans le processus d'érosion des coulées
Des alluvions mal consolidées peuvent être observées au même endroit que vraie et fausse colonnade. On comprend très bien (Photo 2) qu'elles puissent être entraînées lors des épisodes de crue et que ce processus induit la formation de surplombs qui -tôt ou tard- provoquent l'effondrement de la vraie colonnade. Avec un peu de retard l'entablement subit le même sort et la falaise basaltique recule ainsi de façon relativement rapide. Ceci explique l'importance de la dissection des coulées en dépit de l'âge récent du volcanisme.
Le site de Neyrac présente la particularité d'offrir au regard des alluvions sous-basaltiques qui localement reculent moins vite que la coulée basaltique (Photo 3). Ceci est particulièrement bien visible au point d'arrêt N°5 où des cordons de galets, cimentés par de la calcite, sont présents en avant de la falaise basaltique (en rive gauche de l'Ardèche, à la hauteur de l'hôtel du Levant). Cette cimentation est tout à fait naturelle ; elle est en effet liée à la circulation d'eaux chargées en carbonate de chaux (voir infra). Ce type d'observations peut également être effectué sous le pont qui enjambe l'Ardèche et conduit vers la station thermale.

2.3 - Une curiosité particulière au site de Neyrac : la formation de tufs calcaires.
En rive droite de l'Ardèche, face à la petite plage située à l'extrémité du chemin partant du parking (office du tourisme), on observe la formation de tufs calcaires (Photo 4). Une telle occurrence mérite attention. En effet elle reflète à la fois une conséquence des importantes émissions de gaz carbonique connues dans toute l'Ardèche dite "des vallées" et la combinaison de ce gaz carbonique avec le calcium (sous forme de CaO) libéré lors de l'altération des silicates calciques contenus dans le cratère du maar Doris. On notera que les émissions de gaz carbonique sont très importantes à Neyrac et se manifestent en particulier par la présence d'une mofette connue de longue date. en effet, Faujas de Saint-Fond en parlait déjà dans ses lettres au Roi Louis XV ...

3 - Le maar Doris (arrêts 2 et 6)
Le site de la station thermale, bien que connu de longue date, n'a que très récemment été interprété comme un cratère de maar. D'ailleurs il n'est pas répertorié dans la carte géologique éditée dans les années 80. Il s'agit d'un appareil de forme sub-circulaire, dont la superficie interne est rigoureusement celle du replat situé au cœur de la station. La structure du maar est parfaitement repérable depuis l'aval du parking situé au pied de "Ciné Neyrac". Elle se distingue encore mieux depuis la petite route de crête reliant Meyras à Thueyts (Photo 5). Les produits d'explosion phréatomagmatiques, tout à fait caractéristiques, sont observables tant en bordure de route (juste avant de pénétrer dans la station) que derrière l'établissement thermal (point 6). Ils sont constitués presque exclusivement de fragments du socle plus ou moins pulvérisés (gneiss, granite, …/..)

4 - La montée vers le Souilhol, vue depuis le sommet
La montée vers le sommet du Souilhol s'effectue à partir d'un point situé à quelques mètres au-delà de la pancarte indiquant Le Seuzaret, Jaujac. Il ne faut en aucun cas suivre la route indiquant " le Souilhol ", nom du hameau qui se situe légèrement à l'amont, dans le prolongement de la route qui part vers la gauche. 
Sur la lèvre du cratère on atteint, après une petite centaine de mètres, la bombe de la photo 7. Celle-ci mesure de près d'un mètre de long dans sa plus grande dimension et présente une surface dite en "croûte de pain". Elle est arrivée au sol à l'état encore plastique car elle a partiellement épousé la formes des objets sur lesquels elle s'est écrasée. On a là, par simple observation de la forme, une bonne information sur l'état physique de la matière au moment s'effectue le contact avec le sol.
On sait que certaines laves du Souilhol ont été émises à des températures particulièrement élevées (supérieures à 1200 °C) et cet objet, n'a pas eu le temps de se refroidir totalement au cours de sa trajectoire aérienne.

Depuis le sommet, la vue est excellente en direction de la confluence Lignon - Ardèche et de Pont de Labeaume (avec une remarquable morphologie de coulée) ainsi qu'en direction du château de Ventadour, toutefois partiellement masqué par les reliefs du premier plan. On dispose aussi d'une excellente vue sur les hameaux qui dominent la vallée de la Fontaulière, en rive gauche. Naturellement, en l'absence de brume, le panorama offert sur le massif du Coiron et son soubassement marno-calcaire est tout à fait remarquable. Vers le sud, la Coupe de Jaujac est intégralement visible et on distingue parfaitement tant les maisons de la périphérie de Jaujac que le château situé au pied de la Coupe.

Les laves (projections) constituant le sommet du Souilhol méritent une mention spéciale. Elles ont en effet été émises à une température particulièrement élevée (supérieure à 1200 °C) et après une trajectoire aérienne relativement brève sont retombées en donnant des formes particulièrement torsadées (twisted ribbon bombs : Photo 10). Le bruit particulier qu'elles émettent sous le pas du marcheur reflète par ailleurs leur état totalement vitreux.

Si nous tournons le regard vers l'ouest, nous apercevons ce qui reste de la "Gravenne de Thueyts" (activement exploitée pour ses pouzzolanes) ainsi que le site de cette commune, largement construite sur la coulée basaltique qui a terminé le cycle éruptif. Sur la crête située au nord, nous remarquons les conifères, alignés de façon quasi militaire, de la "Gravenne de Montpezat". Les coulées émises par cette dernière, en direction de la Fontaulière, ne sont évidemment pas visibles. Il convient d'ajouter que la vue est très dégagée en direction du centre de Meyras et de son clocher très caractéristique. On devine aussi la petite route qui, via la crête, permet de relier le centre de Meyras à Thueyts.
C'est depuis cette route que l'on a le meilleur point d'observation sur le maar Doris dont la morphologie apparaît alors très caractéristique.

Bibliographie
  • E. T. Berger, R. Brousse, " Age récent (11.770+/-270 ans B.P.) des dernières éruptions du Vivarais ", dans Les Comptes rendus de l'académie des sciences, vol. 280, série D, 1975, p. 419-422
  • E. T. Berger., I. Laurent, M. Vannier, " Approche stochastique des crises volcaniques : exemple du Massif central français ", dans Colloque Géoprospective, 18-19 avril 1994, Paris, unesco, 1994, p. 33-34
  • Carte géologique de la France à 1/50.000 : Burzet, Orléans, Bureau de recherches géologiques et minières, 1985
Sources
  • E. T. Berger, Enclaves ultramafiques, mégacristaux et leurs basaltes-hôtes en contexte océanique, Pacifique sud, et continental, Massif central français, Doctorat d'état, Paris XI, 1981
  • E. T. Berger, Le volcanisme récent de l'Ardèche, Thèse de 3e cycle, Orsay, 1973
  • E. T. Berger, Perspectives offertes par le volcanisme du secteur de Montpezat – rapport préliminaire, dans le cadre du projet " Pays des Jeunes Volcans d'Ardèche ", 1998

Meyras et le feu

Pour tout connaitre des origines volcaniques de Meyras.
Apprendre à déchiffrer la terre pour savoir ce qu'il se passait ici même il y a plusieurs milliers d'années.
Les manifestations du volcanisme dans la commune.


Arrêt sur la route de Meyras

D'ici, nous avons un point de vue intéressant sur le volcan du Souilhol et sur le Maar Doris.
Du Souilhol, partent deux coulées :
- l'une comblant le Lignon et repose sur la coulée du Ray Pic dans l'Ardèche.
- l'autre, par deux branches descend directement sur l'Ardèche à la hauteur de Neyrac.
Cette superposition de deux coulées se fait par l'intermédiaire d'une mince couche d'alluvions sableux.
De plus, la coulée du Ray Pic est recouverte par celle de la Gravenne de Montpezat et celle-ci l'est à son tour par les laves du Souilhol.


Caractéristiques du volcan strombolien

Le volcan strombolien fait partie des volcans les plus spectaculaires. Il se manifeste par une éruption de lave liquide. Si la lave est liquide, ceci s'explique car sa température est élevée, de l'ordre de 1 200 ° C et sa teneur en silice est relativement faible (moins de 53 %). Etant donné que la lave est riche en gaz (CO2 + vapeur d'eau), cela va provoquer des projections de laves ou scories autour de la bouche du volcan. Ces scories vont s'agglomérer pour former un cône d'une roche tendre et bulleuse : la pouzzolane. Une fois, la lave dégazée, elle s'écoule du cratère ou au flanc du cône. La coulée en refroidissant forme une roche noire et lourde : le basalte. Parfois, on observe même des bombes volcaniques qui sont des gros paquets de lave visqueuse éjectée et refroidie en tournoyant dans les airs avant de tomber sur le sol.


Caractéristiques du volcan Péléen

Contrairement au volcan strombolien, ce type de volcan se caractérise par une température de lave moins élevée mais tout de même de 900 ° C et une teneur en silice plus importante (65%). Ainsi, la lave est plus visqueuse. Il s'agit ici d'une boule pâteuse se formant dans le cratère et qui se refroidit sur place. Lorsque la boule devient trop haute, elle finit par s'effondrer. Il n'y a pas de trace d'explosion violente, il y a deux hypothèses à cela :
- soit le magma est pauvre en gaz.
- soit les gaz se seraient échappés par des fissures du dôme.
Une fois refroidie, cette lave pâteuse forme une roche, la phonolite. Elle sonne comme du verre lorsqu'on la tape. Celle-ci est utilisée sur le plateau ardéchois pour faire des lauzes qui serviront à couvrir les toits des maisons sur le plateau Ardèchois.


Caractéristiques du Marr Doris

Ce type de volcan se manifeste par la rencontre d'un magma très chaud, de l'ordre de 1200°C et d'eau contenue dans le sous-sol. Cette rencontre produit une quantité de vapeur qui ne pouvant s'échapper, entraîne une augmentation de la pression et produit une première explosion qui forme un petit trou puis l'eau et le magma se rencontrent à nouveau et se produit une seconde explosion… Ceci s'appelle dans le vocabulaire de la géologie, une explosion phréato-magmatique.
La roche va être éjectée à la périphérie. Les débris rocheux mélangés au magma sont propulsés dans l'atmosphère à plusieurs kms d'altitude.
Il y a deux types de particules :
- les particules plus lourdes comme les blocs, le gravier et le sable, retombent le long de la colonne montante et se répandent ensuite en nuées qui se déplacent horizontalement à plus de 500 km/h, ravageant tout sur leur passage.
- les particules plus fines montent parfois dans les couches les plus hautes de l'atmosphère, sans toutefois se satelliser (comme on peut l'entendre ou le lire).
Après l'explosion, les parois verticales de la cheminée d'explosion s'effondrent et rebouchent partiellement le trou. Une partie des débris éjectés participe aussi au comblement du trou.
Au cours des millénaires, on obtient deux cas de figure :
- soit le trou se remplit d'eau et donne un lac comme le lac d'Issarlès.
- soit le trou se remplit d'eau mais pas complètement et on a une tourbière qui va se remplir progressivement de terre et donner une nacre qui est une dépression marécageuse ou une nappe gorgée d'eau.
Sur le site thermal de Neyrac, les produits d'origine phréatomagmatique sont bien présents à la périphérie de la cuvette qui souligne le site de la station thermale (à gauche de la route en arrivant à l'entrée du site et derrière l'établissement thermal).


La cimentation des alluvions

Contrairement à la Basse Ardèche, Meyras n'est pas dans une région de roches calcaires. On peut constater que les alluvions sont en avant par rapport au basalte. C'est finalement le phénomène inverse des affouillements sous basaltiques. Si les alluvions ont été cimentées, ceci s'explique par la formation de calcaire. En effet, la combinaison de gaz carbonique émis en grande quantité au niveau du Maar Doris et de l'oxyde de calcium libéré par l'altération des minéraux du volcanisme (contenant du calcium) conduit à la formation de tufs calcaires ou travertins. Ceci est donc une particularité de la région. Il faut savoir que toute source fortement minéralisée peut constituer d'importants encroûtements calcaires, qui sont ces fameux tufs calcaires. Ces dépôts sont liés au dégagement de gaz carbonique. A la longue, ils forment de véritables collines et c'est le cas à Neyrac où, les travertins incrustants ont cimenté les alluvions de la rivière constituant ainsi une sorte de béton que l'on pourrait confondre avec celui du Pont de Neyrac. Ce conglomérat a une épaisseur de 15-20 mètres et est recouvert par 5 mètres de travertin pur. Ces dépôts forment une terrasse de 140 mètres sur 300 mètres (de l'hôtel du Levant jusqu'à la rivière). Le minéral qui constitue le travertin est de la calcite.


Affouillements sous basaltiques

Ici, l'érosion est visible. Lors des crues, l'eau a transporté des alluvions sur lesquels se sont appuyées les coulées basaltiques. On peut voir que les alluvions sont en retrait par rapport à la coulée. Il y a donc un risque d'effondrement de la vraie colonnade. la coulée se décompose comme suit : La base est composée de prismes ou de la vraie colonnade ou encore d'orgues basaltiques qui reposent sur les alluvions et les scories qui elles disparaîtront au cours des crues. Les prismes ont une forme régulière et hexagonale car le basalte est refroidi par la roche qui se situe dessous. Ceci s'explique par le fait que l'évacuation de la chaleur s'effectue par la roche et comme toutes les roches conduisent mal la chaleur, les prismes refroidissent lentement et obtiennent cette forme régulière. Par contre, la partie supérieure appelée fausse colonnade a une forme beaucoup plus anarchique car elle est refroidie par l'air et se refroidit plus rapidement. On peut voir dans l'eau des émanations de bulles de gaz carbonique provenant du Maar Doris.


La Mofette

Il faut tout d'abord prendre conscience de la rareté d'une mofette. En effet, il en existe seulement deux autres en Europe, la grotte du chien de Pouzzoles près de Naples et la grotte de Royat. A cela, il faut en ajouter deux autres non couvertes à Java et dans le Parc Naturel de Yellowstone aux Etats Unis.
Dans le passé, il y eu plusieurs mofettes à Neyrac mais aujourd'hui il n'y en a plus qu'une. La mofette est le lieu où le gaz carbonique arrive en surface sans rencontrer d'eau et se libère dans l'air.
La mofette de Neyrac a été considérablement agrandie et se situe à 1m50 au-dessous de la route; elle a été aménagée pour en permettre la visite.
Cette mofette est la seule à avoir été voûtée à sa construction.
Il faut savoir que jadis, la mofette impressionnait les gens qui la qualifiaient de " chemin de la mort ". Les gros animaux s'en éloignaient et les petits animaux s'y intoxiquaient. Il n'était pas rare de trouver des oiseaux morts devant la porte.
 

Quelques légendes...

La légende du trou maudit

" Un riche seigneur du voisinage avait un fils unique dont la mère était morte en lui donnant le jour. Ce garçon joueur et débauché avait un incessant besoin d'argent et un jour que son père refusait de subvenir plus longtemps à ses besoins, il osa lever la main sur lui. La haine du fils pour son père alla croissant et le misérable méditait froidement la mort de l'auteur de ses jours. Le père ayant deviné ses funestes desseins se méfiait, alors le fils changea complètement d'attitude et adopta celle de l'enfant repenti et aimant. Une nuit, le père ayant renvoyé ses domestiques resta seul avec le jeune homme. Celui-ci profita de son sommeil pour le poignarder.

Il porta le cadavre dans un fossé qu'il avait préparé dans une grotte, à l'entrée de laquelle coulait une claire fontaine.

Il venait d'ensevelir la dépouille lorsqu'une voix lui cria " maudit soit le parricide ! ".

La terre se mit à trembler, le sol s'entrouvrit et l'assassin disparut à son tour dans les profondeurs de la terre.

La caverne avec sa claire fontaine fit place à ce trou fétide d'où s'échappent tant d'émanations mortelles ".


Faujas de Saint Fond

" J'ai entendu raconter que nulle espèce de plantes ne pouvait croître dans les environs de ces puits, que tous les oiseaux et tous les reptiles qui s'en approchaient, étaient frappés à mort. Il paraît même que des moutons et parfois des bœufs qui étaient venus flairer ces ouvertures de trop près, étaient morts subitement ".
Ceci est excessif et ridicule notamment pour les bœufs. Cependant en ce qui concerne l'asphyxie des petits animaux, tout est bien réel.


Alfred Chauvin

" Un chien du village me connaissant, me suivait quand j'étais à Neyrac. Un jour, j'allais entrer dans la mofette et le chien resta à 7 mètres de l'entrée. J'appelais le chien pour qu'il me suive mais il refusa d'avancer, puis s'agitant, il finit par s'approcher mais se retourna vivement. Il éternua, se roula longuement sur le sol.
Quelques jours plus tard, repassant devant la mofette et m'en approchant, je sentis le chien me tirer de toutes ses forces pour m'éloigner de la mofette. Le chien avait gardé le souvenir du gaz carbonique… ".

Avant la mofette était constamment inondée, aussi, on pouvait y voir des bulles de gaz carbonique (comme au bord de la rivière).
Au Moyen Age, on y soignait les lépreux. On les mettait dans une baignoire jumelée en bois de châtaignier.
Durant la période de non-exploitation, les paysans venaient y désinfecter leur matelas, leur sommier…, c'était l'anti-mites, l'anti-punaises de l'époque. Les propriétaires du grand hôtel de Neyrac venaient asphyxier les volailles qu'ils servaient ensuite à leurs clients.
 

Le volcan du Souilhol

Ce volcan de type strombolien forme avec le Maar Doris, la Gravenne de Thueyts et de Montpezat, une sorte d'alignement qui correspond aux vieilles fractures hercyniennes qui ont plus de 300 millions d'années.
Ces vielles fractures correspondent à des zones de faiblesse par lesquelles est monté le magma.
Ce volcan est très dégradé par l'érosion naturelle car il se situe sur un éperon de roches cristallines qui séparent les vallées de l'Ardèche et du Lignon.

Deux coulées ont été émises de ce volcan :
- une, étalée dans la vallée de l'Ardèche sur 1.3 km.
- la seconde, étalée sur la vallée du Lignon où elle a barré la coulée de Jaujac, puis celle de l'Ardèche jusqu'à Pont de Labeaume où elle repose sur celle du Ray Pic.

Lors de l'ascension de ce volcan, on peut rencontrer deux bombes basaltiques. La première atteint près de 1 mètre de long, elle a une surface dite en " croûte de pain ". Sa couleur rougeâtre s'explique par la présence de fer dans le basalte.
La seconde est une bombe basaltique " fuselée " qui est la plus grosse d'Ardèche (7 à 10 tonnes).
Il faut savoir que certaines bombes prélevées au sommet du Souilhol, contiennent encore du gaz carbonique et des traces d'eau d'origine juvénile. Quand on casse certaines bombes, on peut voir apparaître une trace d'humidité sur la paroi des cavités, suivi d'une vaporisation instantanée. On les qualifie de " basaltes qui pleurent ".

Au sommet : vue sur la gravenne de Thueyts et la carrière de pouzzolane. La pouzzolane se caractérise par des morceaux de basalte liquide qui sont éjectés lors de l'éruption et qui vont retomber au sol sans avoir eu le temps de se dégazer, c'est pourquoi ils sont pleins de petits trous.
Son utilité est multiple : isolation thermique, phonique, parpaings, culture hors sol, lutte contre le gel…
La coupe de Jaujac malgré la végétation qui la recouvre. On a une forme parfaite de cratère avec des conifères sur les côtés et les châtaigniers dans le cratère.
Egalement une vue sur le village de Meyras, le Château de Ventadour, l'église de Niegles, la coulée basaltique du Lignon et de Pont de Labeaume.
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Publié le 20/04/2021

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Gazette 9 - Dec 23
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Publié le 01/01/2024 à 18h55